Colloque no. 403 programmé au sein du congrès annuel de l’ACFAS 2023.
Organisé par Mélanie Millette, Stéfany Boisvert, Camille Nicol et Dominique Gagnon.
Description
Depuis les années 1990, les études de fans ont participé à déconstruire les préjugés tenaces à l’endroit des fans, souvent perçus comme peu réflexifs et obsédés par leur objet culturel favori. Ces recherches ont démontré la réception active et même performative des fans, en documentant leurs pratiques culturelles, allant de la création de contenu (fan fiction, fanart) à la médiation culturelle (fan subbing). Les communautés de fans, nommées fandoms, offrent des espaces de négociation aux idéologies représentées dans les productions culturelles. D’ailleurs, plusieurs recherches démontrent que les pratiques de réception des fans leur permettent de critiquer les productions médiatiques (Jenkins, 1992).
Bien que les études de fans se soient constituées en champ de recherche fécond (Bacon-Smith, 1992; Jenkins, 1992), elles restent sujettes à certaines critiques qui entravent leur quête de légitimité (Evans et Stasi, 2014). La position des chercheur·se·s en études de fans est sujette à contestation (Hannell, 2020) et le champ entretient des rapports ambivalents à la méthodologie. La définition de la notion même de fans est critiquée (Sandvoss et al., 2017), alors que des recherches plus diversifiées permettraient de prendre en compte d’autres expériences (anti-fans, non-fans, etc.) et profils de fans (queers, personnes racisées, etc.). Néanmoins, les travaux sur les fans forment une contribution manifeste et même innovante sur l’aspect entremêlé des pratiques de réception en ligne et hors ligne (Evans et Stasi, 2014), sur l’appropriation et le détournement de la culture populaire (Bourdaa, 2021), ainsi que sur les contextes de créations et productions de contenus numériques (Hills, 2015).
Depuis 30 ans, les « Fan Studies » forment un champ de recherche dynamique, surtout dans les milieux anglophones. Du côté de la recherche francophone, les études de fans, après avoir accusé un certain retard, semblent entrer dans une phase importante de structuration. Par exemple, l’Association française des Sciences de l’Information et de la Communication (SFSIC) a récemment labellisé Groupe d’Étude et de Recherche « Fans » (GER Fans), coordonné par Mélanie Bourdaa.
Ce colloque, présenté au sein du congrès de l’ACFAS 2023 (colloque no. 403) représente ainsi une opportunité de réunir des chercheur·euse·s francophones provenant de chaque côté de l’Atlantique. L’événement, en personne et en ligne, offrira ainsi une occasion fertile de contribuer à la structuration du champ d’études en français et de saisir le momentum entourant l’intérêt renouvelé autour des fans et leurs pratiques, tant chez les chercheur·euse·s que les étudiant·e·s.
Les 3 axes suivants seront mis de l’avant : (1) les enjeux méthodologiques; (2) la diversité des identités de fans ; et (3) la dimension politique des pratiques de fans.
Appel à propositions
Les études de fans se développent surtout dans la recherche anglophone, où elles forment un champ prolifique depuis 30 ans. Ce colloque offrira une occasion fertile de contribuer à la structuration du champ d’études en français et de saisir un certain momentum entourant l’intérêt renouvelé autour des fans et leurs pratiques, tant chez les chercheur·euse·s que les étudiant·e·s.
Le colloque s’organisera en 3 axes dédiés aux enjeux méthodologiques, identitaires et politiques. Les propositions de communication pourront s’appuyer sur des problématiques de recherche, des résultats d’enquête terrain ou des réflexions herméneutiques.
1. Enjeux théoriques et méthodologiques en études de fans : Cet axe accueillera des communications qui présentent de manières concrètes des théorisations, problématisations théoriques, études de cas ou encore des réflexions méthodologiques, épistémologiques et éthiques (Hannell, 2020).
2. La diversité des identités de fans : Les communications de cet axe aborderont les recherches qui posent l’identité au centre de leur problématique (p. ex. les anti-fans (Gray, 2003) ou les communautés de fans ayant été historiquement minorisées (queer, racisées, etc.).
3. Les dimensions politiques des pratiques de fans : Cet axe permettra d’aborder les enjeux sociopolitiques liés aux communautés de fans, incluant sans s’y limiter la mobilisation d’une imagination civique (Jenkins, 2020), l’activisme de fan (Brough et Shrestova, 2012).
Les communications croisant des perspectives féministes, intersectionnelles, sociologiques, de l’économie politique des médias, et de tout autre discipline ou champ pertinent sont les bienvenues.
Format des propositions :
Les communications seront d’une durée de 20 minutes. Nous invitons les chercheuses et chercheurs intéressés à soumettre une proposition de communication (en format Word ou PDF) comprenant les éléments suivants:
– Les noms, affiliations et courriels des auteurs et autrices;
– Le mode de présentation choisi : en ligne ou en présentiel à Montréal;
– Le titre de la communication (maximum 180 caractères espaces comprises);
– L’axe ou les axes du colloque dans lequel s’inscrit la communication;
– Un résumé de 350 mots (références non comprises) faisant ressortir l’intérêt de la contribution et comportant un aperçu de la problématique, du cadre théorique et/ou de la méthodologie, du terrain réalisé et des résultats le cas échéant;
– Une liste des références citées.
Les propositions doivent être envoyées au plus tard le lundi 13 février à l’adresse suivante : colloquefansacfas@gmail.com
Lieu et dates :
En ligne et sur le campus de l’Université de Montréal. Jeudi 11 et vendredi 12 mai 2023.
Comité scientifique :
Mélanie Millette, Professeure, Département de communication sociale et publique, UQAM
Stéfany Boisvert, Professeure, École des médias, UQAM
Sébastien François, Maître de conférences, UCO Nantes
Madeleine Pastinelli, Professeure, Département de sociologie, Université Laval
Camille Nicol, Doctorante en communication, UQAM
Dominique Gagnon, Doctorante en communication, UQAM
Ce contenu a été mis à jour le 24 février 2023 à 3 h 36 min.
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